Textes Album "Malouf"


1. Ya Bahi el jamal « Sublime beauté »


Istikhbar: Honorables personnes, quand vous reverrai-je ?
Je passe devant vos portes sans aucune raison,
en espérant vous voir, ou voir quelqu’un qui vous ait vu.

Sublime beauté,
offre-moi ta fidélité.
Arrête cet éloignement qui bouleverse mon cœur.
Ton amour est comme le miel, comme une eau limpide.
Que c’est bon de se retrouver après s’être séparés.


2. Housnou el habib « Le charme de l’être aimé »
Le charme de l’être aimée m’a séduit.
Son éveil et son intelligence m’ont subjugué.
Quand il sourit, mes yeux en deviennent ivres.
Oh mes nuits, et ma patience,
oh ma destinée,
Je ne veux pas mourir étranger dans ce pays de pèlerins,
oh roses du Moyen-Orient,
oh jasmin de Constantine et fleurs parfumées d’Annaba.


3. Jamalouhou « Sa beauté »
Sa beauté ne peut se décrire,
on dirait celle de Joseph.
Devant toi le soleil s’éclipse et la lune est intimidée.
Je reste allongé inanimé, jusqu’à ce que je vois le visage de mon bien-aimé.
Ta beauté et ta taille incomparables,
astre de tous les astres, tu resplendis plus que la pleine lune.


4. Mine jate fargtou « Quand je repense à notre séparation »

Quand je repense à notre séparation, je perds toute patience.
Le malheur m’a envahi, oh pauvre de moi.
Même son messager a disparu et ne m’apporte plus aucune nouvelle,
Quelle tristesse !
Je suis tombé plus bas que terre.
Sans aucun doute, c’est un mauvais œil qui m’a atteint,
Oh mon amour !
Tous nos ennemis se réjouissent de notre séparation.
Je me souviens de ces nuits que nous avons passées,
Hélas, elles ne reviendront plus jamais.
Oh ma bien-aimée, je pries que ces jours de bonheur nous reviennent.
Je pleure des larmes qui coulent comme la pluie,
en me souvenant de notre amour et tout ce qu’on a vécu ensemble.
Je souffre, je passe mon temps à me plaindre,
Et mes larmes coulent abondamment,
oh beauté comme un croissant de lune,
Que t’arrive-t-il ?
Pourquoi me fais-tu souffrir ?
J’aurais préféré mourir que d’être séparé de toi.
Je serais au cimetière, l’ange serait venu me demander des comptes,
me questionner,
je lui aurais dit que les réponses sont chez toi,
quand j’ai repensé à notre séparation, j’ai oublié toutes les réponses,
ton amour me fait perdre la tête.
Les gens vénèrent l’Éternel et moi c’est toi que je vénère…


5. Kif el amel « Que faire ? »


Que faire ? Dieu m’a infligé l’épreuve de l’amour,
oh ma gazelle et ma beauté, guéris mes blessures.
Séparé de toi, mon corps dépérit,
et je perds toute patience.
Offre-moi le bonheur de te revoir,
je t’en pris.
Si tes yeux langoureux me font souffrir,
qu’au-dessus d’eux, tes arcs tueurs m’épargnent.
Aies pitié de l’esclave de ton amour,
cela fait longtemps que je suis triste,
je souhaite ton amour, te rencontrer, depuis des années.


6. Lahbiba « L’aimée »

Oh cette butte, comment pourrais-je y monter ?
Oh cette butte, ce qui est écrit doit arriver.
Oh cette butte, comment pourrais-je arriver chez ma mère, tant aimée ?
Ce qui est écrit doit arriver.
Je rends visite au quartier où j’ai grandi,
ce qui est écrit doit arriver.
Je rends visite au quartier et j’écris avec des lettres de lumière,
le prénom de ma mère, dont le sourire est radieux.
Je rends visite à Constantine,
sa beauté est incomparable à aucune autre ville.
Ce qui est écrit doit arriver .
Je rends visite à Constantine,
elle est imprégnée de l’odeur de mon père et la douceur de ma mère.
Je quitte la ville malgré moi,
ce qui est écrit doit arriver.
Je quitte Constantine et je pries le Seigneur tout puissant
de nous réunir de nouveau.


7. Aâlache « Pourquoi ? »


Pourquoi mon cœur est tourmenté ?
Pourquoi mes yeux veillent-ils ?
Entre l’enfer et le paradis, je suis perdu.
Quand mon cœur trouvera-t-il enfin le repos ?
et que j’aperçois enfin le bonheur.
Oh mon dieu !
La beauté fait souffrir mon cœur.
Je marchais l’esprit préoccupé,
Soudain, son regard a croisé le mien,
J’ai eu peur que mes yeux trahissent ce qu’il y a entre nous.
Ton éloignement me torture,
Je passe mes nuits et mes jours à souffrir et à exprimer des sons de douleur…


8. Dalwahe leghram « La danse de la passion »

Istikhbar: Ils ont préparé cette nuit le mariage,
et m’ont invitée à chanter.
Ils ont préparé le mariage,
oh mon dieu, qu’ils soient bénis et heureux.

La passion danse, oh mon frère,
elle danse, ivre, avec la famille.
Viens chez nous, oh toi qui t’ennuie,
le luth et le violon jouent, les belles filles dansent,
au nom de la passion.
Elle est montée sur le toit,
elle m’a fait signe avec son habit rouge et blanc,
et sa mèche de cheveux bien coiffés,
au nom de la passion.
Elle est montée très haut,
montre-moi les escaliers, le chemin pour te rejoindre,
au nom du prophète, dis moi comment te retrouver.
au nom de la passion.
Dites à mon père de prendre soin de ses enfants,
je pars retrouver mon bien-aimé, lui donner satisfaction,
au nom de la passion.


9. Goudame dareke « Devant ta demeure »
Devant ta demeure, ils ont installé l’orchestre,
oh Constantine, comme je t’aime.
Devant ta maison,
ils sont étalé les tapis,
oh Annaba, comme je te chérie.
Devant ta maison, ils ont apporté les plateaux garnis,
oh Algérie, comme tu m’es chère.
Devant ta maison, ils ont ramené des pantoufles de soie,
oh maman, comme je t’aime.


10. Lkhawa « Les frères »
Frères, oh vous les frères,
ne vous séparez pas.
Quand vous êtes partis,
nos cœurs se sont brûlés…
Pourquoi aimer tant ceux qui nous font souffrir ?
Toi qui est au-delà des montagnes,
que dieu te ramène,
que ton éloignement ne dure pas trop longtemps…


11. Qcemtina « Constantine »


Constantine, toi la belle ville,
c’est chez toi que j’ai grandi, Constantine.
Les gandouras en velours, les beys, les ponts suspendus,
l’histoire parle de toi, Constantine.
Laissez-moi voir Swika de mes yeux, je l’aime,
quoi que vous disiez, oh Constantine.
Je parle du souk alaasar et la kasba,
comme c’est bon de se retrouver à Constantine.
Sidi Rached, je reviens vers toi,
celui qui te rend visite se remplit de joie, oh Constantine.
Laissez-moi voir Zohra de mes yeux,
je l’aime quoi que vous disiez, Constantine.


Textes traduits par Myriam Sultan,
avec l’aimable collaboration de A. Rodrigues.